Ce projet d’enquête en sociologie et design est avant tout une exploration des narrations, des multiples formes que peut prendre le recueil, la compréhension et la transformation en récit collectif d’histoires de vie singulières.
Des vies que l’on vous fait entendre à travers un podcast.
Des vies que l’on vous raconte sur ce site par des photos, des sons, des textes, des dessins, des videos et des cartes.
Parce qu’on veut prendre le temps des tours et des détours. On en a marre des raccourcis qui mènent aux fausses évidences. On préfère les chemins de traverse.
Parce que l’enquête est une relation à l’autre et au monde qui est précieuse.
Est-il si fou d’imaginer que les poulpes puissent avoir une richesse d’intention, de communication et d’action qui nous échapperait? Alors que pour être honnête, au sein de notre propre espèce, le quotidien, l’ordinaire, le commun sont déconsidérés. Ce qui nous arrive de plus banal nous est finalement fort étranger car aussi peu digne d’intérêt littéraire, médiatique et scientifique.
Les journaux parlent de tout sauf du journalier. Les journaux m’ennuient, ils ne m’apprennent rien; ce qu’ils racontent ne me concerne pas, ne m’interroge pas et ne répond pas d’avantage aux questions que je pose ou que je voudrais poser. Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, où est-il ? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment le décrire ? (…) Ce qu’il s’agit d’interroger, c’est la brique, le béton, le verre, nos manières de table, nos ustensiles, nos outils, nos emplois du temps, nos rythmes. Interroger ce qui semble avoir cesser à jamais de nous étonner. Nous vivons, certes, nous respirons, certes; nous marchons, nous ouvrons des portes, nous descendons des escaliers, nous nous asseyons à une table pour manger, nous nous couchons dans un lit pour dormir. Comment ? Où ? Quand ? Pourquoi ?
Georges Perec, L’infra-ordinaire
Nous vous proposons d’explorer une réalité que nous partageons, dont nous avons toutes et tous une expérience directe : habiter quelque part
Nous ne partirons pas d’un grand panorama du monde social, mais de multiples zooms sur des vies tout autant ordinaires que singulières, pour penser ce que l’habiter dit de la manière dont nous faisons société.