Lise

Lise est arrivée à Nantes il y a deux ans déjà, lors de son entrée en seconde à l’internat. Elle se rappelle qu’au début, ça lui faisait bizarre d’être entourée par des « gens des champs », elle, « une fille de la mer »…. Mais avec le temps, elle s’est habituée. Et maintenant, elle se sent comme chez elle à l’internat. Elle a réussi à emménager son petit coin à elle, et surtout elle y a rencontré des copines avec qui elle adore « connaître les potins ». L’internat c’est aussi le lieu où elle s’est formée aux premiers engagements militants, créant avec d’autres élèves une antenne locale des Mains violettes, un collectif de jeunes femmes qui mène des actions contre les violences faites aux femmes. 

Et quand elle y songe, elle aimerait même bien que cette année de Terminale ne s’arrête pas trop vite pour pouvoir profiter encore un peu de ce temps suspendu. Même si trop souvent, elle se sent rattraper par le monde sérieux des adultes – celui des profs et de ses parents – qui bruisse d’autres mots : parcoursup, orientation post-bac, choix d’un métier…  

En attendant le saut dans le grand vide, elle fait la route vers la côte Vendéenne tous les week-ends, pour retrouver sa chambre, ses parents et son petit frère.  Son grand-frère, lui, est déjà lancé dans des études d’ingénieur à Lorient, alors elle le voit moins souvent, même si cette distance les a finalement rapprochés, reconnaît-elle. Et quand elle a un peu de temps pour elle, elle s’enferme dans sa chambre et s’adonne à l’un de ses passe-temps favoris : se marrer en regardant des vidéos sur Tik-tok. 

Quand on lui demande ce qui va compter pour elle cette année, Lise répond qu’elle a surtout pas envie de répondre le bac et qu’au contraire elle a plutôt l’intention de prendre la vie au jour le jour. Pour le moment ce qui l’intéresse c’est l’élection des délégué·es de sa classe.

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